On le prenait pour un mythe, mais ce phénomène existe bel et bien. La superfétation, c’est l’implantation d’une nouvelle grossesse dans un utérus qui contient déjà une grossesse en développement. En d’autres mots, le Larousse l’explique comme une seconde fécondation, se produisant chez une femelle déjà porteuse d’un embryon. Pas d’histoire de jumeaux, donc, mais bien deux cycles ovulatoires différents et surtout, deux bébés d’âges différents !
Cas courant chez certains animaux, comme le lièvre d’Europe par exemple, il est beaucoup plus rare chez les humains. Une douzaine de cas seulement ont été rapportés dans le monde, et ils continuent de stupéfier les spécialistes à chaque nouvelle apparition… On vous en parlait d’ailleurs il y a quelques années et seuls quelques nouveaux cas ont été découverts depuis. Comme celui, beaucoup plus récent (2017 !), de Jessica Allen.
Cette maman américaine a, peu de temps après avoir accepté de louer son ventre à un couple asiatique afin de leur permettre d’avoir un enfant, découvert qu’elle attendait des jumeaux. Et ce n’est que quelques semaines après la naissance, lorsque les parents se sont plaint que les bébés ne se « ressemblaient pas », que la famille a découvert le pot aux roses. En effet, les jumeaux n’étaient pas des jumeaux, mais bien deux enfants de deux couples distincts : un premier œuf fécondé avait été implanté dans le corps de Jessica, mais elle était elle-même tombée enceinte de manière naturelle peu de temps après ! Après quelques semaines de bataille juridique, les parents ont heureusement finalement récupéré la garde de leur enfant biologique.
D’un point de vue biologique, la superfétation est une anomalie. En effet, et comme l’expliquait le New York Times lors d’un de ses Questions / Réponses : « Normalement, la libération des ovules cesse une fois la femme enceinte. Les changements hormonaux et physiques induits par la grossesse empêchent toute autre conception. Mais pour une raison quelconque, en superfétation, une femme enceinte parvient toujours à ovuler. »
Il semblerait donc que cette grossesse un peu particulière soit, en théorie, le résultat de 3 petits miracles. « Pour qu’une superfétation puisse se produire chez les humains, il semblerait que trois choses apparemment impossibles doivent se produire », mentionne Khalil A. Cassimally pour le journal Scientific American. Il explique ensuite : « L’ovulation doit avoir lieu au cours d’une grossesse en cours, le sperme doit en quelque sorte ‘trouver son chemin’ à travers le col bloqué à l’oviducte et enfin s’implanter avec succès dans un utérus déjà occupé ».
Bien qu’au vu de sa rareté, aucun manuel ne traite du sujet, il est raisonnable de penser que ce genre de situation n’est pas catastrophique ! En effet, les quelques cas rapportés se sont généralement déroulés de la même manière qu’une grossesse gémellaire normale… Alors même si un suivi médical plus spécifique est recommandé, surtout, ne vous inquiétez pas !