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Pourquoi les diagnostics d’allergie au lait de vache sont-ils souvent posés si tard ?

3 min
Santé bébé, Alimentation
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Pourquoi les diagnostics d’allergie au lait de vache sont-ils souvent posés si tard ?

3 min
Éveil, Santé
Ma fille avait presque trois mois quand le diagnostic d’allergie au lait de vache est tombé. Pendant plus de deux mois, elle n’était visiblement pas bien, elle pleurait beaucoup et souffrait de crampes et de reflux. Je suis allée chez le médecin avec elle d’innombrables fois, ainsi que chez l’ostéopathe et chez la sage-femme… Parfois, on me disait « Elle grandit bien. Tous les enfants ont des crampes ». Mais mon cœur de maman savait que quelque chose n’allait pas et que mon enfant souffrait.

Ce fut une période très frustrante et difficile. Quand j’entends d’autres récits, je me dis que j’ai eu de la chance d’avoir « déjà » un diagnostic d’allergie au lait de vache après quelques mois. J’ai modifié mon régime alimentaire (ma fille était exclusivement allaitée au sein) et ma fille s’est littéralement métamorphosée. 

Mais, pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour que le diagnostic soit posé ? Ce n’est pourtant pas une maladie rare… Il existe en réalité deux types d’allergies au lait de vache : une forme immédiate et une forme tardive. C’est précisément cette dernière qui est difficile à diagnostiquer.

L’allergie immédiate IgE-dépendante

Lorsque l’on pense à l’allergie au lait de vache (ALV), la plupart des gens ont en tête la réaction allergique typique : un gonflement, de l’urticaire (réaction cutanée), de la diarrhée,… surviennent dans les minutes ou les heures qui suivent l’ingestion. Il s’agit d’une réaction allergique immédiate (« IgE-dépendante, en termes médicaux), déclenchée par les anticorps typiques (« anticorps IgE »). Les tests d’allergie classiques recherchent précisément ces anticorps IgE dans le sang. Les tests cutanés se fondent également sur les réactions allergiques immédiates. La réaction survenant si rapidement, il n’est souvent pas difficile d’établir le lien avec la cause : le lait de vache.

L’allergie non IgE-dépendante tardive

Il existe également une autre forme d’ALV, qui reste très souvent non identifiée. Pourtant, un grand nombre des allergies au lait de vache sont de ce type. Le diagnostic est compliqué par le fait que la réaction ne survient qu’après un certain temps (quelques heures ou quelques jours après l’ingestion). Dès lors, le lien avec la cause du mal est nettement moins évident à établir, étant donné qu’entretemps, la personne a mangé et fait bien des choses. C’est ce que l’on appelle une ALV tardive (non-IgE dépendante). Dans ce type d’ALV, c’est la partie lente du système digestif qui reconnaît le lait de vache, et c’est là que toute une série de substances chimiques provoquent des inflammations. 

Les inflammations peuvent se produire au niveau du tractus gastro-intestinal, mais aussi au niveau de la peau. Les symptômes possibles sont le reflux, les crampes, la diarrhée, les affections cutanées, une croissance plus lente,…Or, s’ils peuvent être causés par une allergie, ces symptômes peuvent aussi avoir d’autres causes. Dès lors, le médecin éprouve parfois des difficultés à distinguer les plaintes causées par une allergie et par autre chose. 

J’ai indiqué ci-dessus que les prises de sang et tests cutanées réalisés dans le cadre des tests de diagnostic des allergies visent à détecter la présence d’anticorps IgE. Cependant, ces derniers sont absents dans le cas des ALV tardives, ce qui rend le diagnostic difficile. Les tests d’allergie classiques détectent les ALV immédiates, mais pas les formes tardives. 

Comment le diagnostic d’ALV tardive est-il posé ? Tout d’abord et surtout en écoutant très attentivement le patient (ce qui est par ailleurs aussi essentiel dans le cas d’une allergie immédiate. Un test sanguin ou cutané positif n’est jamais une preuve concluante en soi). Ensuite, le médecin vérifiera si les plaintes disparaissent si le lait de vache est banni de l’alimentation, puis réapparaissent lorsque le lait est réintroduit. Vous trouverez de plus amples informations concernant la manière de diagnostiquer les allergies ici.

La bonne nouvelle

L’allergie tardive au lait de vache n’est-elle donc qu’une succession d’épreuves ? Non, heureusement, il y a aussi de l’espoir. La probabilité de se débarrasser d’une ALV tardive est plus élevée que dans le cas d’une ALV immédiate. En général, votre enfant en sera quitte au bout d’un an. Il faudra probablement plus longtemps dans le cas d’une allergie immédiate. Et le risque de réaction entraînant un risque vital est relativement réduit dans le cas d’une ALV tardive. Même si la vie avec un bébé qui souffre n’est naturellement jamais gaie …

 

Rolinde Demeyer

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Cet article a été écrit en partenariat avec Mama Baas.

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